Genou dégénératif – Arthrose

Gonarthrose : De quoi parle-t-on ?

La gonarthrose est l’arthrose spécifiquement située au niveau du genou.

1. Gonarthrose primaire

 

Dans chaque articulation du corps humain, les surfaces osseuses rentrant en contact sont recouvertes de cartilage afin de permettre le glissement entre elles.

Au cours du vieillissement, les composants du cartilage fonctionnent moins bien, se fissurent. Des facteurs mécaniques puis des réactions chimiques dans l’articulation vont être à l’origine de ces dysfonctions.

L’arthrose est donc une usure du cartilage avec un amincissement de celui-ci

L’espace visible sur une radiographie va alors diminuer progressivement jusqu’à ce que les surfaces osseuses se touche complètement : c’est le pincement articulaire.

Mais l’arthrose est une maladie dégénérative de toute l’articulation, pas seulement de ce cartilage.

En effet on observe en plus, des lésions de l’os situé sous le cartilage avec une condensation, l’apparition d’ostéophytes (excroissance osseuse, bec de perroquet) et même de petites cavités (les géodes).

2. Gonarthrose secondaire

 

a. Déformation axiale des membres inférieurs

b. Lésions méniscales et ligamentaires

 

c. Ostéonécrose des condyles fémoraux

Il s’agit d’une pathologie spécifique à l’os dans la partie basse du fémur formant articulation avec le tibia.

Cet os va en quelque sorte « mourir » à cause d’un défaut de circulation sanguine.

Les patients jeunes entre 35 et 50 ans et de sexe masculin sont préférentiellement atteints.

La maladie est bilatérale, atteignant les deux genoux, dans 80% des cas.

Plusieurs facteurs de risque ont été identifiés (secondaire) :

  • Les dyslipidémies (anomalies du cholestérol)
  • La prise de Corticoïdes
  • La consommation d’alcool
  • Des traumatismes
  • Les maladies inflammatoires auto-immunes
 

d. Arthrose dans les suites d’une fracture

Lors de la survenue de fractures au niveau des surfaces osseuses, sur le fémur, le tibia ou même la rotule, ces fractures provoquent un défaut dans le cartilage.

La surface n’est plus parfaitement lisse et provoque un conflit.

Ce conflit aggrave alors l’usure du cartilage et donc l’arthrose.

Diagnostique

  1. Cliniquement 

La douleur est le symptôme le plus important.

Elle se situe tout autour du genou ou seulement sur le côté de l’articulation qui est le plus usé.

Elle peut même être ressentie à hauteur de la hanche, on parle de douleur projetée.

Cette douleur est principalement ressentie à la marche peut être accompagnée d’une raideur matinale.

Elle s’accompagne également d’une boiterie et de blocages.

2. Radiographie

La radiographie est l’examen de base. Elle doit toujours être réalisée.

Elle permet de retrouver les signes de l’arthrose évoqués plus haut.

Elle permet de retrouver des facteurs associés à cette arthrose, expliquant potentiellement le développement de la maladie (arthrose secondaire).

A un âge avancé, et devant des lésions typiques, la radiographie sera le seul examen à réaliser.

Elle permet également de vérifier l’axe de vos membres inférieurs et de déceler d’éventuelles lésions ligamentaires.

3. Autres examens

A un stade précoce de la maladie ou lorsque l’on soupçonne une autre pathologie surajoutée.

Votre chirurgien pourra demander par exemple un scanner ou une IRM afin de confirmer le diagnostic.

Ils permettront également d’évaluer l’importance des lésions.

Traitement

  1. Traitement médical : Faut-il toujours opérer ?

 

Le traitement médical a toujours sa place dans le traitement de l’arthrose, même dans les stades avancés.

Il peut retarder la prise en charge chirurgicale dans certains cas.

Y sont associés à différents degrés :

  • Des mesures de ménagement de l’articulation
  • Une rééducation douce
  • Des antalgiques
  • Une infiltration de Cortisone chez les patients jeunes dont l’usure reste modérée.
  • La viscosupplémentation

Ce traitement doit toujours être proposé.

En cas d’échec, un traitement chirurgical peut alors être discuté.

2. Chirurgies préventives et conservatrices

Une chirurgie préventive peut être proposée chaque fois que cela est possible afin d’éviter ou de freiner le développement de l’arthrose.

Ainsi, en cas de rupture du Ligament Croisé Antérieur, nous conseillons une prise en charge à type de reconstruction de ce ligament afin de stabiliser le genou.

Si vous souhaitez en savoir plus sur les lésions du LCA

 

En cas de douleurs du genou liées à une désaxation du membre inférieur responsable d’un début d’arthrose sans que les lésions ne soient trop importantes, il est possible de réaliser une correction de la déformation.

C’est l’ostéotomie correctrice.

 Elle consiste à couper l’os du tibia le plus souvent, là où se situe la déformation, afin de la corriger.

Une fois la coupe osseuse réalisée, l’espace créé par la correction est comblé par un greffon osseux faisant office de cale. La correction obtenue est enfin maintenue grâce à une plaque en titane et des vis.

Un certain nombre de critères doivent être respectés afin de pouvoir réaliser cette intervention :

  • Arthrose très modérée (pré-arthrose)
  • Absence de surpoids
  • Absence de lésion du Ligament Croisé Antérieur
  • Absence de maladie inflammatoire du genou

Cette chirurgie est réalisée le plus souvent chez des patients plus jeunes que les patients qui bénéficient d’une prothèse de genou.

L’intervention chirurgicale dure environ 1 heure.

L’anesthésie peut être totale et vous dormirez pendant l’intervention, ou régionale et seules vos jambes seront endormies. Vous discuterez des possibilités vous concernant avec votre anesthésiste en fonction de vos pathologies associées et de votre sensibilité à l’environnement chirurgical.

Vous pourrez quitter la Polyclinique du Val de Saône pour rentrer à domicile rapidement, souvent le jour même en ambulatoire ou le lendemain de l’intervention.

Des soins de pansement devront être réalisés tous les 2 à 3 jours par une infirmière libérale à domicile, qui vérifiera la bonne cicatrisation, le bon contrôle de la douleur et la prise des médicaments.

Dans les suites, la reprise de l’appui se fait entre 30 et 45 jours après l’intervention.

Vous vous aiderez donc de cannes pendant cette période, mais également d’une attelle maintenant le genou lors des déplacements.

3. Mise en place d’une prothèse de genou

 

a. Quel est l’intérêt d’une prothèse de genou ?

Lorsque les lésions d’arthrose sont trop sévères, ET que la gêne ressentie au quotidien par le patient est trop importante, le limitant dans ses activités ; la mise en place d’une prothèse de genou est justifiée.

Cette chirurgie a pour objectif de traiter vos douleurs liées à l’arthrose et de vous permettre la reprise de vos activités.

Le deuxième objectif est d’améliorer vos mobilités et votre souplesse.

Grâce à des protocoles précis de prise en charge et l’amélioration de nos techniques, notre objectif est de diminuer votre stress avant l’intervention, de diminuer les risques et complications liés à l’intervention et d’améliorer votre autonomie après l’intervention.

L’ensemble de ces mesures font parties de la Récupération Améliorée Après Chirurgie ou RAAC

 

b. Comment se déroule l’intervention ?

La durée de cette intervention est d’environ 1 heure 30, mais il faut compter le temps de préparation avant et le temps de surveillance après l’intervention. Vous serez au bloc opératoire plusieurs heures.

L’anesthésie peut être totale et vous dormirez pendant l’intervention, ou régionale et seules vos jambes seront endormies. Vous discuterez des possibilités vous concernant avec votre anesthésiste en fonction de vos pathologies associées et de votre sensibilité.

 

Cas d’une prothèse unicompartimentale de genou :

Au niveau du genou, et contrairement à l’arthrose de la hanche, l’usure peut dans certains cas n’être retrouvée que sur une partie de l’articulation.

En effet, le genou a cette particularité d’être divisé en 3 compartiments :

  • Le compartiment fémoro-tibial interne
  • Le compartiment fémoro-patellaire entre lé fémur et la rotule
  • Le compartiment fémoro-tibial externe

Votre chirurgien pourra alors vous proposer de ne remplacer que la partie abimée de l’articulation.

Il s’agit d’une chirurgie qui est moins invasive et donne de très bons résultats.

Les indications sont en revanche plus rares car il est plus rare qu’un seul compartiment ne soit atteint, mais également parce qu’un certain nombre de critères doivent être respectés :

  • Arthrose localisée
  • Absence de surpoids
  • Absence de lésion du Ligament Croisé Antérieur
  • Absence de déformation d’axe trop importante
  • Absence de maladie inflammatoire du genou

Pour mettre en place cette prothèse et atteindre l’articulation du genou, votre chirurgien réalisera une incision sur le devant du genou. Cette intervention ne peut être réalisée sous arthroscopie.

Les suites sont en règle générale moins lourdes que dans le cas d’une prothèse totale du genou.

Cas d’une prothèse totale de genou :

Lors de l’intervention, l’intégralité de l’articulation malade du genou est remplacée par une articulation mécanique.

Votre chirurgien associe une pièce prothétique impactée sur le fémur (c’est le carter fémoral) et une pièce prothétique elle aussi métallique, impactée au niveau du tibia (c’est le plateau tibial).

La majorité des prothèses totales de genou sont aujourd’hui en alliage de chrome/cobalt.

L’articulation entre ces deux pièces prothétiques vient ensuite parfaire l’intervention.

Cette pièce intermédiaire de la prothèse est composée de Polyethylène.

Pour mettre en place cette prothèse et atteindre l’articulation du genou, votre chirurgien réalisera une incision sur le devant du genou. Cette intervention ne peut être réalisée sous arthroscopie.

c. Suites postopératoires

Notions de base

Quelques heures après l’intervention, le kinésithérapeute viendra vous aider pour effectuer le premier levé.

En effet, l’appui est autorisé d’emblée après la mise en place d’une prothèse de genou.

Ce premier levé est extrêmement important pour vous donner confiance et vous montrer ce dont vous êtes capables.

Vous pourrez quitter la Polyclinique du Val de Saône pour rentrer à domicile rapidement, souvent le lendemain ou 2 jours après l’intervention. L’objectif est que vous puissiez rentrer à la maison et ainsi vous rendre autonome le plus rapidement possible.

Des soins de pansement devrons être réalisés tous les 2 à 3 jours par une infirmière libérale, qui vérifiera la bonne cicatrisation, le bon contrôle de la douleur et la prise des médicaments.

Vous devrez également bénéficier d’un traitement anti-coagulant. Celui-ci sera administré soit par voie orale sous forme de cachet, soit sous forme de piqure.

Kinésithérapie et auto-rééducation

Un protocole de rééducation précis et une ordonnance de kinésithérapie vous serons remis par votre chirurgien lors de votre départ.

Aucune attelle limitant vos mouvements ne doit être portée et vous vous aiderez de cannes dans vos déplacements pendant 1 mois.

Vous devrez avoir pris rendez-vous avec un kinésithérapeute avant l’intervention pour vous aider dans la récupération de votre autonomie.

Le travail du kinésithérapeute seul ne suffit pas et vous devrez impérativement réaliser vous-même des exercices à domicile. Votre auto-rééducation est au moins aussi importante que le travail que vous pourrez effectuer avec le kinésithérapeute.

La conduite automobile est généralement autorisée au bout de 45 jours après l’intervention mais sa reprise doit être validée par votre chirurgien.

Quelle est la durée de vie d’une prothèse de genou ?

Les matériaux et les pratiques chirurgicales ont beaucoup évolué ces dernières années.

La durée de vie des implants prothétiques est donc aujourd’hui plus longue qu’elle ne l’était.

Ainsi, les dernières études retrouvent une durée de vie comprise entre 15 et 20 ans.

Quelles activités puis-je pratiquer ?

Après la mise en place d’une prothèse totale de genou, il est possible de pratiquer une activité sportive régulière.

Les sports comme le ski, la natation et le vélo ne poseront pas de problèmes en règle générale.

D’autres sports devront être modulés en intensité alors que les sports de contact seront par exemple à éviter. La pratique de la course à pied notamment.

N’hésitez pas à demander à votre chirurgien des conseils sur la reprise de vos activités sportives.