Hanche dégénérative – Arthrose

Coxarthrose : De quoi parle-t-on ?

 

La coxarthrose est l’arthrose spécifiquement située au niveau de la hanche

  1. Coxarthrose primaire

Dans chaque articulation du corps humain, les surfaces osseuses rentrant en contact sont recouvertes de cartilage afin de permettre le glissement entre elles.

Au cours du vieillissement, les composants du cartilage fonctionnent moins bien, se fissurent. Des facteurs mécaniques puis des réactions chimiques dans l’articulation vont être à l’origine de ces dysfonctions.

L’espace visible sur une radiographie va alors diminuer progressivement jusqu’à ce que les surfaces osseuses se touchent complètement : c’est le pincement articulaire.

Mais l’arthrose est une maladie dégénérative de toute l’articulation, pas seulement de ce cartilage.

En effet on observe en plus, des lésions de l’os situé sous le cartilage avec une condensation, l’apparition d’ostéophytes (excroissance osseuse, bec de perroquet) et même de petites cavités (les géodes).

2. Coxarthrose secondaire

La coxarthrose est favorisée dans plus de 50% des cas par une anomalie surajoutée.

a. Dysplasie de hanche

La dysplasie est un défaut architectural de l’articulation.

Cette déformation osseuse peut être située au niveau du bassin ou bien au niveau du fémur, ou les deux.

La dysplasie peut provoquer un défaut de contact entre le fémur et le bassin lorsque la tête fémorale n’est pas assez recouverte. Le contact ne se fait pas bien et les pressions augmentent sur une petite zone de contact au lieu d’être correctement réparties.

b. Conflit fémoro-acétabulaire

D’autres anomalies de l’articulation de la hanche peuvent créer des conflits.

Ces conflits, répétés dans le temps, sont à l’origine d’une usure prématurée de la hanche, y compris chez des patients jeunes.

Ces déformations peuvent se voir au niveau du col fémoral : c’est une bosse composée d’os. Votre chirurgien appellera cela l’effet came.

Elles peuvent également se voir au niveau du bassin : le cotyle est trop creusé ou mal orienté vers l’arrière : C’est l’effet pince.

Les deux effets, effet came et effet pince peuvent être associés à différents degrés.

Le conflit fémoro-acétabulaire est une pathologie nouvelle dans le vocabulaire médical.

Il existe depuis toujours mais il n’a été décrit et surtout traité que depuis quelques années.

Si vous souhaitez en savoir plus sur le conflit fémoro-acétabulaire.

c. Ostéonécrose de la tête fémorale

Il s’agit d’une pathologie spécifique à l’os formant la tête fémorale.

Cet os va en quelque sorte « mourir » à cause d’un défaut de circulation sanguine.

Les patients jeunes entre 35 et 50 ans et de sexe masculin sont préférentiellement atteints.

La maladie est bilatérale, atteignant les deux hanches, dans 80% des cas.

La nécrose de la tête fémorale est une pathologie encore mal connue dont la cause peut ne jamais être retrouvée (primitive dans 40% des cas).

Plusieurs facteurs de risque ont été identifiés (secondaire) :

  • Les dyslipidémies (anomalies du cholestérol)
  • La prise de Corticoïdes
  • La consommation d’alcool
  • Des traumatismes
  • Les maladies inflammatoires auto-immunes

Son traitement dépend de l’évolution de la maladie.

Dans les stades précoces (lien vers le traitement ci-dessous), lorsque la tête fémorale n’est pas encore déformée, il est possible de réaliser une perforation de la tête fémorale.

Lorsque la tête fémorale est déformée, la mise en place d’une prothèse totale de hanche est souvent la seule solution afin de traiter les douleurs des patients.

d. Arthrose dans les suites d’une fracture

Lors de la survenue de fractures au niveau des surfaces osseuses, sur le bassin ou sur la tête fémorale, ces fractures provoquent un défaut dans le cartilage.

La surface n’est plus parfaitement lisse et provoque un conflit.

Ce conflit aggrave alors l’usure du cartilage.

Comment fait-on le diagnostique ?

  1. Cliniquement 

La douleur est le symptôme le plus important.

Elle se situe dans le pli de l’aine mais peut irradier autour de la hanche.

Elle peut même être ressentie à hauteur du genou, on parle de douleur projetée.

Cette douleur est principalement ressentie à la marche et accompagnée d’une raideur matinale.

Elle s’accompagne également d’une boiterie et de blocages, et de douleurs surtout en rotation, lorsque le chirurgien examine votre hanche.

2. Radiographie

La radiographie est l’examen de base. Elle doit toujours être réalisée.

Elle permet de retrouver les signes de l’arthrose évoqués plus haut.

Elle permet de retrouver des facteurs associés à cette arthrose, expliquant potentiellement le développement de la maladie (arthrose secondaire).

A un âge avancé, et devant des lésions typiques, la radiographie sera le seul examen à réaliser.

3. Autres examens

A un stade précoce de la maladie ou lorsque l’on soupçonne une autre pathologie surajoutée, votre chirurgien pourra demander par exemple un scanner ou une IRM afin de confirmer le diagnostic. Ils permettront également d’évaluer l’importance des lésions.

Traitement

  1. Traitement médical : Faut-il toujours opérer ?

Le traitement médical a toujours sa place dans le traitement de l’arthrose, même dans les stades avancés.

Il peut retarder la prise en charge chirurgicale dans certains cas.

Y sont associés à différents degrés :

  • Des mesures de ménagement de l’articulation
  • Une rééducation douce
  • Des antalgiques
  • Une infiltration de Cortisone chez les patients jeunes dont l’usure reste modérée.

Ce traitement doit toujours être tenté. En cas d’échec, un traitement chirurgical doit alors être discuté.

2. Traitement chirurgical

Lorsque les lésions d’arthrose sont trop sévères, ET que la gêne ressentie au quotidien par le patient est trop importante, le limitant dans ses activités ; la mise en place d’une prothèse totale de hanche est justifiée.

Une chirurgie préventive peut être proposée chaque fois que cela est possible afin d’éviter le développement de l’arthrose comme c’est le cas dans le conflit fémoro-acétabulaire ou les dysplasies.

3. Cas particulier de l’ostéonécrose

A un stade précoce de la maladie, il est possible d’éviter une chirurgie prothétique (stade 1 et 2).

Le geste chirurgical est moins invasif et permet de sauvegarder l’articulation avant que l’arthrose ne se développe.

Il ne peut être réalisé qu’en l’absence de déformation de la tête fémorale.

On réalise une perforation de la tête fémorale depuis l’extérieur afin de décomprimer la zone en souffrance. Une greffe osseuse peut alors y être insérée.

4. Mise en place d’une prothèse totale de hanche

a. Quel est l’intérêt d’une prothèse totale de hanche ?

Cette chirurgie a pour objectif de traiter vos douleurs de hanche liées à l’arthrose et de vous permettre la reprise de vos activités.

Le deuxième objectif est d’améliorer vos mobilités de hanche et votre souplesse.

Grâce à des protocoles précis de prise en charge et l’amélioration de nos techniques, notre objectif est de diminuer votre stress avant l’intervention, de diminuer les risques et complications liés à l’intervention et d’améliorer votre autonomie après l’intervention.

L’ensemble de ces mesures font parties de la Récupération Améliorée Après Chirurgie ou RAAC.

b. Comment se déroule l’intervention ?

La durée de cette intervention est d’environ 1 heure, mais il faut compter le temps de préparation avant et le temps de surveillance après l’intervention. Vous serez donc parti pour le bloc opératoire plusieurs heures.

L’anesthésie peut être totale et vous dormirez pendant l’intervention, ou régionale et seules vos jambes seront endormies. Vous discuterez des possibilités vous concernant avec votre anesthésiste.

Lors de l’intervention, l’intégralité de l’articulation malade de la hanche est remplacée par une articulation mécanique.

Votre chirurgien associe une tige fémorale impactée dans le fémur et une cupule ou cotyle, elle aussi métallique, impactée au niveau du bassin.

La majorité des prothèses totales de hanche sont aujourd’hui en titane.

L’articulation entre ces deux pièces prothétiques vient ensuite parfaire l’intervention.

Cette articulation peut être composée de céramique, de métal ou de Polyethylène.

Pour mettre en place cette prothèse, le chirurgien peut utiliser plusieurs voies d’abord.

Ces voies d’abord sont des voies d’accès et permettent d’atteindre l’articulation de la hanche proprement dite.

Plusieurs voies d’abord existent et votre chirurgien sera capable de réaliser l’ensemble des voies d’abord existantes.

5. Suites postopératoires

a. Notions de base

Quelques heures après l’intervention, le kinésithérapeute viendra vous aider pour effectuer le premier levé.

En effet, l’appui est autorisé d’emblée après la mise en place d’une prothèse totale de hanche. Ce premier levé est extrêmement important pour vous donner confiance et vous montrer ce dont vous êtes capables.

Vous pourrez quitter la Polyclinique du Val de Saône pour rentrer à domicile rapidement, souvent dès le lendemain de l’intervention, parfois un peu plus tard. L’objectif est que vous puissiez rentrer à la maison et ainsi vous rendre autonome le plus rapidement possible.

Des soins de pansement devrons être réalisés tous les 2 à 3 jours par une infirmière libérale, qui vérifiera la bonne cicatrisation, le bon contrôle de la douleur et la prise des médicaments.

b. Kinésithérapie et auto-rééducation

Un protocole de rééducation précis et une ordonnance de kinésithérapie vous serons remis par votre chirurgien lors de votre départ.

Aucune attelle limitant vos mouvements ne doit être portée et vous vous aiderez de cannes dans vos déplacements pendant 2 à 3 semaines.

Vous devrez avoir pris rendez-vous avec un kinésithérapeute avant l’intervention pour vous aider dans la récupération de votre autonomie.

Le travail du kinésithérapeute seul ne suffit pas et vous devrez impérativement réaliser vous-même des exercices à domicile. Votre auto-rééducation est au moins aussi importante que le travail que vous pourrez effectuer avec le kinésithérapeute.

La conduite automobile est généralement autorisée au bout de 30 jours après l’intervention mais doit être validée par votre chirurgien.

c. Quelle est la durée de vie d’une prothèse totale de hanche ?

Les matériaux et les pratiques chirurgicales ont beaucoup évolué ces dernières années.

La durée de vie des implants prothétiques est donc aujourd’hui plus longue qu’elle ne l’était.

Ainsi, les dernières études retrouvent une durée de vie de plus de 20 ans.

Il est admis que 80% des prothèses de hanche fonctionnent toujours 20 ans après leur mise en place et n’ont pas nécessité de nouvelle chirurgie.

d. Quelles activités puis-je pratiquer ?

Après la mise en place d’une prothèse totale de hanche, il est possible de pratiquer presque l’ensemble des sports.

Les sports comme le ski, la natation, la course à pied et le vélo ne poseront pas de problèmes en règle générale.

D’autres sports devront être modulés en intensité alors que les sports de contact seront par exemple à éviter.

Le risque de luxation de prothèse totale de hanche, historiquement redoutée par de nombreux patients et de nombreux chirurgiens, a considérablement diminué grâce à l’utilisation de la voie d’abord antérieure, mais également par l’utilisation de nouveaux concepts chirurgicaux comme l’utilisation de grosses têtes prothétiques ou de cotyle double mobilité.

N’hésitez pas à demander à votre chirurgien des conseils sur la reprise de vos activités sportives.