Conflit Fémoro-Acétabulaire
- Le conflit de hanche : Qu’est-ce que c’est ?
Le conflit de hanche ou conflit fémoro-acétabulaire repose sur un mécanisme dynamique. Lors du mouvement de hanche, il existe un conflit entre le fémur et le bassin à hauteur du cotyle le plus souvent en haut et en avant.
Ce conflit est responsable de lésions du labrum, que l’on pourrait comparer au ménisque dans le genou, et ensuite des lésions du cartilage.
Ces contacts répétés, souvent aggravés par la pratique sportive, sont donc responsable de douleurs à court terme mais également d’une usure prématurée de l’articulation par apparition d’arthrose.
Il existe deux types de conflit qui peuvent être isolés ou associés dans la plupart des cas.
L’effet came correspond à une déformation au niveau du fémur.
Celui-ci présente une bosse à la partie supérieure du col fémoral responsable d’un conflit lors de la flexion de la cuisse. La sphéricité de la tête fémorale n’est pas respectée.
L’effet pince correspond à une déformation au niveau du cotyle.
Celui-ci est trop couvrant et regarde vers l’arrière. On parle de hanche rétroversée et trop profonde. Ce caractère couvrant est lui aussi responsable d’un conflit lors de la flexion de la cuisse.
Le conflit de hanche, longtemps ignoré, apparait aujourd’hui comme une des causes principales de la douleur de hanche chez le jeune adulte sportif.
- Examen clinique
Le patient présente à la marche et notamment lors de sa pratique sportive une douleur le plus souvent dans le pli de l’aine à la partie antérieure de la hanche.
- Quels examens doit-on pratiquer ?
a. Radiographie standard
C’est l’examen de base qui doit être réalisé devant toute suspicion de conflit fémoro-acétabulaire.
Il permet de repérer les signes principaux du conflit fémoro-acétabulaire afin de savoir si l’on s’oriente plus vers un effet came ou vers un effet pince.
Effet came :
- Le bump à hauteur du col fémoral
- La mesure de l’angle alpha
Effet pince :
- Herniation pitt sur le col fémoral
- Signe du croisement
- Epine trop visible
Enfin, la Coxométrie, réalisée elle aussi sur le cliché radiographique, permet la mesure des angles formant l’architecture de l’articulation de la hanche, sur le fémur et sur le bassin.
b. IRM
L’Imagerie par Résonnance Magnétique ou IRM est un examen indispensable au diagnostic.
Elle permet de très bien visualiser les tissus mous et le cartilage.
c. Scanner
Il s’agit là aussi d’un examen indispensable afin d’établir un diagnostic précis.
Il permet de mesurer plus précisément la rétroversion du cotyle au niveau du bassin. Il permet de bien voir les réactions osseuses.
Associé à une infiltration de produit de contraste, il permet
- Traitement :
a. Conflit de hanche, faut-il opérer ?
Non.
Une part importante de la population présente des variations anatomiques à hauteur de la hanche qui peuvent être à l’origine d’un conflit.
Si l’on retrouve ces déformations par hasard sur une radiographie, mais que votre hanche n’est pas douloureuse, il ne faudra pas réaliser de chirurgie.
Tout dépend de votre gêne au quotidien, de votre activité sportive, de votre âge et des lésions arthrosiques déjà visibles.
Chez un patient sportif jeune, gêné au quotidien et ne présentant pas de lésions d’arthrose trop importantes, une prise en charge chirurgicale sous arthroscopie pourra être proposée.
Avant toute chirurgie, un traitement médical devra être correctement réalisé :
b. Qu’est-ce que l’arthroscopie ?
Le développement de l’arthroscopie a révolutionné la façon de traiter les articulations. Même s’il n’est pas possible de mettre en place une prothèse par cette chirurgie, de nombreuses techniques se sont développées et ont permis de traiter de manière efficace des pathologies autrefois inconnues ou difficilement traitée s par les techniques conventionnelles.
Les technologies modernes développées depuis 40 ans en chirurgie orthopédique ont permis d’éviter au chirurgien « d’ouvrir » largement une articulation.
Des gestes auparavant réalisés par une large incision comme c’était le cas pour l’ablation d’une déchirure méniscale par exemple, sont devenus aujourd’hui plus simples et moins lourds pour le patient.
Le principe est d’observer l’articulation de l’intérieur directement.
Cela est rendu possible par le développement des systèmes vidéo. Une caméra miniature est insérée dans l’articulation et le chirurgien visualise alors parfaitement l’ensemble des structures.
Des instruments chirurgicaux adaptés, longs et fins, sont ensuite venus compléter l’arsenal afin de traiter toujours plus de lésions.
De nombreuses articulations peuvent ainsi être prises en charge sous arthroscopie comme le genou, la hanche, la cheville mais aussi l’épaule, le coude et le poignet au membre supérieur.
c. Arthroscopie de hanche proprement dite
Cette chirurgie se développe depuis quelques années mais sa pratique est longtemps restée confidentielle. Il s’agit d’une arthroscopie techniquement difficile et qui demande un apprentissage long.
L’idée est de traiter la hanche comme nous traitons le genou depuis de nombreuses années avec succès. Pendant longtemps cette chirurgie n’était réalisée qu’à ciel ouvert mais le développement des techniques arthroscopiques et d’instruments adaptés a permis d’en accélérer la pratique.
Elle est réalisée principalement sous anesthésie générale car le patient doit être musculairement parfaitement relâché lors de l’intervention.
En effet, le chirurgien va explorer une articulation qui est plus difficile d‘accès qu’un genou par exemple.
L’articulation de la hanche ne dispose pas d’un espace naturel permettant le passage de la caméra et des instruments chirurgicaux.
Il est donc indispensable de créer artificiellement cet espace en tractant la jambe sur une table de traction. Pour se faire, les muscles doivent être parfaitement relâchés.
Deux petites incisions sont réalisées à la partie antérieure de la cuisse. L’une servant au passage de la caméra, l’autre au passage des instruments.
Une fois dans l’articulation, il est possible de traiter les déformations osseuses, mais également les lésions du labrum et les lésions cartilagineuses.
Le but est donc de traiter la cause du conflit mais également ses conséquences sur l’articulation.
d. Suites post-opératoires et rééducation
Notions de base
Quelques heures après l’intervention, le kinésithérapeute viendra vous aider pour effectuer le premier levé.
En effet, l’appui est autorisé d’emblée après une arthroscopie de hanche dans la majorité des cas.
Ce premier levé est extrêmement important pour vous donner confiance et vous montrer ce dont vous êtes capables.
Vous pourrez quitter la Polyclinique du Val de Saône pour rentrer à domicile le jour même de l’intervention dans le cadre de la chirurgie ambulatoire. L’objectif est que vous puissiez rentrer à la maison et ainsi vous rendre autonome le plus rapidement possible.
Des soins de pansement devrons être réalisés tous les 2 à 3 jours par une infirmière libérale, qui vérifiera la bonne cicatrisation, le bon contrôle de la douleur et la prise des médicaments. Le temps de cicatrisation est d’environ 15 jours.
Anticoagulants ?
Kinésithérapie et Auto-rééducation
Un protocole de rééducation précis et une ordonnance de kinésithérapie vous serons remis par votre chirurgien lors de votre départ.
Aucune attelle limitant vos mouvements ne doit être portée et vous vous aiderez de cannes dans vos déplacements pendant 2 semaines.
Vous devrez avoir pris rendez-vous avec un kinésithérapeute avant l’intervention pour vous aider dans la récupération de votre autonomie.
Le travail du kinésithérapeute seul ne suffit pas et vous devrez impérativement réaliser vous-même des exercices à domicile. Votre auto-rééducation est au moins aussi importante que le travail que vous pourrez effectuer avec le kinésithérapeute.
La conduite automobile est généralement autorisée au bout de 30 jours après l’intervention mais sa reprise doit être validée par votre chirurgien.
Consultation post-opératoire :
Vous serez revu en consultation par votre chirurgien 1 mois après l’intervention
Au bout de combien de temps puis-je reprendre le sport ?
Les suites de la chirurgie arthroscopique de la hanche sont très codifiées, même si les protocoles diffèrent souvent d’un chirurgien à un autre.
L’important pour vous est que le protocole soit le plus détaillé et clair possible.
La capsule articulaire ayant été ouverte lors de l’intervention, il est important de
Le vélo et la natation hormis la brasse peuvent être repris dans les 45 jours après l’intervention.
La course à pied en ligne et sur terrain plat entre 3 et 4 mois.
Quelles activités puis-je pratiquer ?
L’intervention chirurgicale vise à supprimer le conflit mécanique existant entre le bassin à hauteur du cotyle et le col fémoral.
Le but est que vous puissiez reprendre vos activités sportives comme vous les pratiquiez avant l’apparition des douleurs.
Il est en revanche important d’intégrer dès le départ que le retour au niveau antérieur est un travail long dans lequel faire preuve de patience est le maitre mot.
Tendinopathies
On distingue deux types d’atteinte tendineuses, le ressaut de hanche et les tendinites vraies
- Le ressaut de hanche
Les patients nous parlent souvent de claquement dans leur hanche.
On retrouve le plus souvent un conflit entre un tendon et une surface osseuse.
Ce conflit peut se situer soit au niveau du tendon ilio-psoas, soit au niveau du Tenseur du Fascia Lata ou TFL.
- Les tendinites
Il s’agit de l’inflammation chronique d’un tendon.
Là encore, plusieurs tendons entourant la hanche peuvent être atteints.
Ces tendinites peuvent se développer à cause d’un conflit, avec potentiellement un ressaut, ou à cause d’une utilisation trop intensive.
a. Le Moyen Fessier
Les tendons des muscles fessiers permettent la marche, et c’est le Moyen Fessier dans la majorité des cas, qui est douloureux.
Cette douleur se situe sur le côté de la hanche et est ressentie surtout à la marche. La palpation directe de l’insertion du tendon sur le Grand Trochanter déclenche souvent la douleur.
L’IRM et l’échographie sont souvent utiles au diagnostic.
Son traitement est surtout médical.
On y associe des antalgiques et du repos associé à de la rééducation avec un kinésithérapeute.
En cas d’échec, une infiltration de Corticoïdes au contact du tendon peut être discutée.
En cas de rupture du tendon, ce qui arrive dans les cas les plus graves, une réparation sous arthroscopie ou à ciel ouvert peut être réalisée.
b. Le tendon Ilio-Psoas
Le muscle Ilipsoas est le muscle qui permet de fléchir la cuisse sur le tronc.
Son tendon peut être douloureux et inflammatoire sur une hanche non opérée à cause d’un conflit fémoro-acétabulaire ou encore à cause d’une variation anatomique à l’origine d’un conflit directement entre le tendon et le fémur lorsque celui-ci passe dans l’articulation au lieu de passer en dehors.
Il peut également être douloureux chez les patients opérés d’une prothèse totale de hanche.
Il y a alors conflit entre le tendon et la prothèse ce qui provoque une inflammation.
Le patient présente une douleur dans le pli de l’aine le plus souvent, ressentie notamment en sortant de la voiture ou en montant les escaliers.
Cette douleur typique est bien retrouvée par le chirurgien lors de l’examen clinique avec une douleur déclenchée dans le pli de l’aine lorsque le patient essaie de lever la jambe vers le plafond en position jambe tendue.
Un traitement médical associant des antalgiques, un stretching réalisé avec l’aide d’un kinésithérapeute et enfin une infiltration de corticoïdes doivent d’abord être réalisés.
En cas d’échec, ce conflit peut être supprimé sous arthroscopie par une section/allongement du tendon au niveau de son insertion sur le fémur en dessous de l’articulation de la hanche.
C’est la ténotomie endoscopique du tendon ilio-psoas au petit trochanter.
Les autres pathologies
Les autres pathologies de la hanche traitées sous arthroscopie
- Corps étrangers intra-articulaires
Cette pathologie est rare mais peut se révéler particulièrement gênante pour les patients qui en sont atteints au quotidien.
Ces corps étrangers ne proviennent pas de la pénétration d’un élément extérieur dans l’articulation de la hanche.
Ils proviennent de formations erratiques appelées chondromes, sortes de nodules cartilagineux qui viennent bloquer le bon fonctionnement de l’articulation.
En plus de douleurs, des blocages peuvent donc être ressentis par le patient.
Ces chondromes sont souvent bien visibles sur les examens d’imagerie type Scanner ou IRM.
Ils peuvent être retirés sous arthroscopie car ils sont très bien visualisés.
- Pathologie de la synoviale
Une synovite est une atteinte de la synoviale à l’intérieur d’une articulation.
La synoviale est une couche de protection entourant toutes les surfaces internes d’une articulation en dehors du cartilage. Cette synoviale protège l’articulation et la lubrifie.
Dans certains cas, cette synoviale peut ne pas fonctionner correctement. La synoviale perd son rôle protecteur et peut même être agressive pour l’articulation dans certaines pathologies rhumatismales inflammatoires comme la Polyarthrite Rhumatoïde par exemple.
D’autres cas sont plus rares, comme la Synovite Villonodulaire :
La synoviale prolifère et grossit ce qui est à l’origine de douleurs. Il s’agit d’une prolifération bénigne atteignant préférentiellement les jeunes adultes.
Le diagnostic est le plus souvent fait grâce à l’IRM.
Là encore, l’arthroscopie de hanche peut permettre de réaliser des biopsies et de retirer cette synoviale agressive pour l’articulation.